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À propos
Effectif :
Soprano
Mezzo-soprano
Violoncelle
Théorbe
Jérôme Correas, clavecin et direction
Venise, 1720. Le compositeur et poète Benedetto Marcello fait paraître l’éblouissant et cruel pamphlet, « Il Teatro alla moda », dans lequel il évoque les pratiques décadentes de l’opéra à Venise, dont le plus illustre représentant est le célèbre Antonio Vivaldi sur lequel il tire à boulet rouge : sur la page de titre, Vivaldi est représenté comme un petit ange tenant le gouvernail d’une petite barque, dansant et jouant du violon, accompagné d’un ours à perruque.
Dans cet ouvrage, personne n’est épargné : les impresarios, les poètes, les chanteurs, les cantatrices, leurs mères, les techniciens, les musiciens et les compositeurs, dont Vivaldi semble être le pire représentant, incarnant à lui seul cette décadence de l’opéra.
« Le Théâtre à la mode » est une farce, une satire pleine d’humour grinçant remplie de conseils à l’envers donnés aux uns et aux autres, afin qu’ils cultivent leur ignorance, leur incompétence, leur cupidité, leur bêtise et leur malhonnêteté, précipitant le système de l’opéra- la fragile barque conduite par Vivaldi- vers un naufrage certain.
Allons à la rencontre de deux univers musicaux qui s’affrontent : Marcello, excellent compositeur et lettré issu d’une grande famille, prétend défendre la pureté de la musique. Vivaldi, virtuose du violon sans cesse obligé de composer et exercer le métier d’impresario pour assurer sa subsistance, représenterait la décadence d’un système corrompu par l’argent .
Qui gagnera dans cette « bataille » musicale ? L’aristocrate brillant et cultivé ou le génial prêtre roux sans cesse au bord du gouffre financier ?
L’occasion nous est donnée de mieux connaître la musique d’un compositeur qui fut aussi connu que Vivaldi à son époque.
Écoutons-le nous dire, entre autres conseils qu’on pourra entendre pendant le concert, que « Le compositeur de musique moderne ne possèdera aucune notion des règles de la composition, mais seulement quelques principes généraux de pratique… à cet effet il saura peu lire, et encore moins écrire. »
Que le meilleur gagne !