06 décembre 2024

A la cour de Versailles, la musique est omniprésente et le temps de Noël n’échappe pas à la règle : il se décline en musique, tant vocale qu’instrumentale, à la Chapelle ou dans les salons. Les chansons populaires anciennes connues de tous se mélangent à des œuvres vocales plus savantes destinées à célébrer cette période particulière empreinte d’espoir et de tendresse.

Ainsi des compositeurs comme Marc-Antoine  Charpentier ou Michel-Richard de Lalande nous offrent de nombreuses pièces dans ce répertoire très riche : Charpentier explore aussi bien la période de l’Avent, moment de rappel des textes anciens annonciateurs de la venue du Christ, que les circonstances de sa naissance en écrivant  de nombreuses pastorales, petites pièces théâtrales en latin ou en français qui mettent en scène de façon naïve et imagée de simples bergers, témoins privilégiés de cet événement.

Lalande, tout comme Charpentier, adopte un mélange entre musique savante et musique populaire, particulièrement bienvenu en cette période où toutes les couches de la société se rencontrent davantage. Il transcrit les vieilles chansons de Noël pour des instruments, en y apportant de nombreux développements insistant sur le caractère rythmique et chorégraphique.

Ces musiques, empreintes d’allégresse mais aussi parfois de nostalgie, rappellent le souvenir de coutumes ancestrales déjà révolues au temps de Louis XIV. Lointains échos des moments dansés dans la liturgie médiévale, les Noëls et Pastorales sont autant d’occasions de ressentir par le pouvoir de la musique l’appartenance à un groupe et d’offrir l’image d’une foi catholique volontiers plus proche de l’individu.
Louis XIV en grand connaisseur, ne s’y trompera pas : ses deux compositeurs préférés de musique religieuse restent Lalande et Charpentier. Suivons donc le Roi Soleil dans les réjouissances d’un concert de Noël donné pour lui à Versailles.