Tenebris
Cet enregistrement est un voyage parmi des musiques nourries de l’idée de transcendance. La notion de ténèbres suppose de manière très caravagesque celle de lumière, et l’image de la nuit, moment où la Leçon est chantée, annonce le jour. Parallèlement à Marc-Antoine Charpentier et François Couperin, dont les Leçons de ténèbres restent les modèles du genre, Sébastien de Brossard et Joseph Michel explorent de façon très différente, à quelques 40 années d’intervalle, un vocabulaire expressif personnel, riche en effets mélodiques et harmoniques, s’écartant souvent de la tradition française à laquelle Nicolas Bernier reste plus fidèle. Dans cette quête de lumière, Du Mont et Couperin n’ont pas été oublié, dont certaines pièces instrumentales sont de courtes scènes sans texte : que voit « La Visionnaire » que nous n’aurions pas vu ? En transformant les sons en couleurs, en formes et en mots, cette musique n’a pas besoin de paroles pour accéder à la lumière. Dans cet enregistrement, chaque pièce, vocale ou instrumentale, fait communiquer l’oreille et l’oeil, pour que les sons soient porteurs d’images, que les mots et les notes tentent de nous transporter par leur écoute vers des horizons lointains si proches de nous parfois.
Programme
- Henry du Mont – pavane à 3 en ut majeur
- Sébastien de Brossard – troisième leçon des morts « manus tuæ fecerunt me »
- Joseph Michel – troisième leçon de ténèbres pour le jeudi saint
- Henry du Mont – gaillarde en sol mineur
- Henry du Mont – sinfonia en sol mineur
- Joseph Michel – première leçon de ténèbres pour le vendredi saint
- François Couperin – sonate en trio « la visionnaire »
- Nicolas Bernier – deuxième leçon de ténèbres pour le mercredi saint
- Sébastien de Brossard – première leçon des morts « parce mihi domine »
Solistes
Isabelle Poulenard – soprano
Jean-François Lombard – haute-contre
Les Paladins – direction Jérôme Correas
Orchestre
Juliette Roumailhac, Marion Korkmaz – violons
Nicolas Crnjanski – violoncelle
Jérôme Correas – clavecin et orgue