Leçons de ténèbres à 3 voix de Marc-Antoine Charpentier
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À propos
Composées d’abord pour l’intimité des couvents de religieuses, les leçons de Ténèbres deviennent à la fin du XVIIème siècle des rendez-vous incontournables attirant toute la bonne société privée d’opéra dans la période précédant Pâques.
Ces cérémonies dramatiques évoquant la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor sont les seules propositions musicales des jours précédant la résurrection du Christ. Mercredi, Jeudi et Vendredi saints résonnent d’accents d’autant plus intenses que l’opéra est interdit depuis le début du Carême.
Très vite, les premières interprètes religieuses sont remplacées par des chanteurs et chanteuses de l’Opéra qui apportent à ces pièces une interprétation et une sensibilité certainement différentes.
Il n’est donc pas étonnant que le droit d’entrée à ces offices devenus les premiers concerts payants, soit équivalent à celui de l’Opéra. Intéressement glissement des choses qui met en lumière une pratique musicale d’abord cachée, et peu à peu intégrée aux évènements culturels de la Cité. La piété discrète et austère des origines se conjugue alors avec une expression plus théâtrale.
Marc-Antoine Charpentier, dans ses leçons de ténèbres à trois voix, réunit deux sopranos et une voix de haute-contre qui s’unissent en des mélismes virtuoses et envoûtants. L’ambiance de ces pièces est parfois orientalisante, elle évoque un autre monde, une époque révolue, et exhale le mystère et l’attente qui caractérisent ces jours précédant Pâques. C’est tout un univers sonore qui par ses couleurs et ses rythmes nous emmène à Jérusalem il y a 2600 ans.
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