La confusion des genres dans l’Opéra italien du 17e sicècle.
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À propos
Effectif :
Chantal Santon, soprano
Jean-François Lombard, contreténor
2 violons
Violoncelle
Théorbe
Jérôme Correas clavecin, orgue et direction
Dans l’opéra italien du XVIIème siècle, la fluidité de genre est de rigueur, à l’image des livrets aux histoires extravagantes où évoluent des personnages hauts en couleurs échappant à toute classification. De même que le genre de ces opéras passe continuellement du sérieux au comique, du sublime au burlesque, celui des personnages n’est pas toujours celui qu’on imagine : héros, guerriers ou dieux incarnés par des voix de femme, jeunes premières jouées par des castrats sopranos, nourrices délurées ou vieilles reines interprétées par des ténors, femmes déguisées en hommes, dont les rôles sont interprétés par des femmes, à moins que ce ne soit par des castrats, ces êtres différents du commun des mortels.
On s’y perd avec délice, même si l’on connaît la réputation sulfureuse, voire scandaleuse des personnes de mauvais genre que sont les gens de théâtre. Mais au fait, quel genre ?
Ce goût pour l’ambiguïté, pour la confusion des repères est la grande force de l’opéra baroque, fait pour nous transporter hors du réel et du quotidien : ici les héros et les guerriers ont des voix aigues de soprano symbolisant la transcendance et le dépassement de la médiocrité humaine, tandis que les voix graves, davantage liées aux choses ordinaires de la vie, jouent les utilités, les domestiques et les divinités secondaires.
Notre programme est un voyage dans la fluidité du genre de l’opéra italien, un questionnement sur la féminité et la masculinité dans un univers mouvant peuplé de personnages masqués, de situations équivoques où le quiproquo d’une situation peut déboucher sur une émotion intense.
Un programme qui entre en résonance avec certains questionnements de notre époque…